Les labels : Comment s’y retrouver ?

Il existe une multitude de « labels » en tout genre sur nos produits alimentaires. Que veulent-ils dire ? Quels sont ceux qui sont officiels et qui les délivrent ? Que penser des « labels » marketing ?
Des certifications pas toujours claires côtoient les informations qui renseignent objectivement le consommateur. Alors dans ce dédale d’informations comment nous y retrouver ? Comment les décrypter ?

Les signes officiels de la qualité et de l’origine, les seuls garantis par l’État
Un étiquetage avec l’une de ces mentions est une garantie officielle pour les consommateurs : AOC / AOP et IGP garantissent l’origine des produits, STG qui atteste d’une recette traditionnelle, Le Label Rouge (le seul qui porte le nom de « label ») garantit la qualité supérieure et enfin la mention Agriculture biologique qui certifie le respect de l’environnement et le HVE, mesure la performance environnementale des exploitations.

Mais qui délivre ses labels ?
Les pouvoirs publics, l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) ou un organisme certificateur (comme le Code rural et de la pêche maritime), autorisés par le Comité français d’accréditation (Cofrac). L’INAO instruit les demandes des nouveaux produits en AOC, AOP, IGP, STG et Label rouge. Cet établissement public supervise ainsi les contrôles sur l’ensemble de ces signes et protège les produits contre l’usurpation.

AOC : Appellation d’origine contrôlée

C’est le signe officiel de l’origine le plus ancien (1905) pour lutter contre la fraude. l’AOC garantit au consommateur un produit dont toutes les étapes de fabrication sont réalisées selon un savoir faire reconnu dans une même zone géographique délimitée, qui donne ses caractéristiques au produit.
La quantité et le contrôle d’étiquetage des produits répondent à un cahier des charges validé par l’INAO en France pour l’AOC.
Pour exemple, le camembert de Normandie, le poulet de Bresse, certains vins de Bordeaux, ou encore le beurre des Charentes sont des AOP

AOP : Appellation d’origine protégée

LAOP est l’équivalent européen de l’AOC et désigne un produit dont toutes les étapes de fabrication (la production, la transformation et l’élaboration) sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même zone géographique, qui donne ses  caractéristiques au produit.
La quantité et le contrôle d’étiquetage des produits répondent à un cahier des charges validé et enregistré auprès de la Commission Européenne pour l’AOP.
En France, on compte 45 fromages, 3 beurres et 2 crèmes bénéficiant d’une Appellation d’Origine Protégée et près de 280 en Europe. Mais attention AOP ne veut pas toujours dire gage de qualité : Voir le sujet sur « Main basse sur les fromages AOP »

Label rouge

Reconnu dès 1960, le Label rouge est le plus ancien des signes officiels de qualité.
Il s’agit d’un label français qui concerne principalement les œufs et volailles, viandes, charcuteries, produits de la mer et produits laitiers. La garantie Label rouge atteste de la qualité supérieure d’un produit par rapport à un autre. Il jouit d’une forte notoriété auprès des consommateurs.
La marque Label Rouge est la propriété du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Le Label Rouge est détenu par une structure collective, appelée ODG (Organisme de Défense et de Gestion) qui rassemble l’ensemble des opérateurs concernés. L’organisation et la structuration de l’ODG fait l’objet d’une reconnaissance par l’INAO.

Certification AB : Agriculture Biologique

Créé en 1985, il est la propriété exclusive du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt qui en définit les règles d’usage.
Le sigle «Agriculture biologique» garantit un mode de production respectueux de l’environnement et de l’animal (entre autres, utilisation d’OGM interdite).
Pour le consommateur, il identifie des produits 100% bio ou contenant au moins 95% de produits agricoles bio dans le cas des produits transformés.
Les produits concernés par cette certification : les légumes, fruits, poissons, fromages ou encore viandes.

« Eurofeuille » : le logo européen « agriculture biologique »

Depuis le 1er Juillet 2010, tous les produits labellisés « Agriculture Bio Européenne » ont ce logo « Euro-leaf » (euro-feuille en français). Ce logo a pour objet d’aider les consommateurs à repérer les produits biologiques. Comme pour le logo AB français, il est fondé sur l’interdiction d’utiliser des engrais et pesticides de synthèse.
Dans tous les cas où il est utilisé, doivent figurer à proximité : l’indication du lieu de production des matières premières agricoles composant le produit sous la forme : «Agriculture UE», «Agriculture non UE» ou « Agriculture UE/non UE », avec la possibilité de mentionner le pays.

IGP : Indication Géographique Protégée

L’IGP établit un lien géographique entre un produit et une région. Elle désigne un produit originaire d’une région, dont une qualité déterminée, la réputation ou une autre caractéristique peut être attribuée à cette origine géographique et dont la production et/ou la transformation et/ou l’élaboration ont lieu dans l’aire géographique délimitée.
En conséquence, l’IGP n’impose pas une zone unique d’élaboration du produit ; seules les étapes conférant ses caractéristiques et sa réputation au produit sont réalisées dans la zone donnant son nom au produit. C’est l’INAO qui donne cette homologation.

IG : Indication Géographique

Ce dispositif est mis en place au niveau français, pour les produits manufacturés, artisanaux et les ressources naturelles. Cela permet aux entreprises de valoriser leurs produits et leurs savoir-faire, notamment à l’export, et de se protéger contre l’utilisation abusive des dénominations géographiques. Les IG sont homologuées par l’INPI (Institut national de la propriété industrielle).
Après le « siège de Liffol » (décembre 2016) et le « granit de Bretagne » (janvier 2017), c’est la « porcelaine de Limoges » qui vient d’être homologuée « indication géographique »

STG : Spécialité traditionnelle garantie

Ce signe, crée en 1992, initialement appelée « Attestation de Spécificité » ne fait pas référence à une origine mais vise à mettre en valeur une composition traditionnelle d’un produit ou un mode de production traditionnel. De même que pour les indications géographiques (AOP-AOC, IGP), les règles d’élaboration d’une STG sont inscrites dans un cahier des charges et font l’objet de procédures de contrôle.
Au niveau Européen, 37 produits ont été enregistrés, comme la mozzarella en Italie, le jambon Serrano en Espagne, la bière faro en Belgique.  En France, un seul produit détient l’appellation STG. Il s’agit des moules de Bouchot, mais l’échalote traditionnelle devrait bientôt avoir ce sigle.

CCP : Certification de Conformité Produit

La Certification de Conformité Produit, mise en place en 1990, atteste que le produit est conforme à des exigences et recommandations produits. Véritable passeport officiel auprès de la distribution, la CCP dispose de critères qui garantissent une qualité régulière et distincte du produit courant, reposant sur des critères objectifs, mesurables et significatifs pour le consommateur. Toutefois, la Certification de Conformité Produit bénéficie d’une plus grande souplesse que le Label Rouge, de par la simplification des démarches de dépôt et de modification des référentiels ainsi que des délais raccourcis.

HVE : Haute Valeur Environnementale

Cette mention s’appuie sur des indicateurs mesurant la performance environnementale des exploitations. Elle est fondée sur quatre thématiques : – la préservation de la biodiversité (insectes, arbres, haies, bandes enherbées, fleurs …) ;
– la stratégie phytosanitaire ;
– la gestion de la fertilisation ;
– la gestion de l’irrigation.
La HVE est soumise à une réglementation nationale. Pour conserver cette mention, les exploitations agricoles sont auditées au moins une fois tous les dix-huit mois par un organisme certificateur agréé par le ministère chargé de l’agriculture. Cet audit permet de s’assurer du respect des seuils des indicateurs de performance environnementale tout au long de la durée de validité du certificat.
Le logo HVE illustre la mention valorisante et peut être apposé sur les produits bruts et transformés. Ces produits doivent contenir au moins 95% de matières premières agricoles issues d’exploitations de Haute valeur environnementale.