On l’a tous appris à l’école : Le miel est fabriqué par les abeilles à partir du nectar des fleurs. De plus, c’est un aliment nourrissant et antiseptique.
Selon la FAO, la production mondiale avoisine 1,5 million de tonnes et la consommation est supérieure de 400.000 tonnes. Les Français sont parmi les plus gros mangeurs de miel en Europe : 40 000 tonnes de miel par an.
En même temps, toutes les études scientifiques confirment, à plus ou moins long terme, l’extinction de l’ensemble des colonies d’abeilles de notre planète. En vingt ans, la mortalité des abeilles est passée de 5 à 30 %.
Une équation simple : la consommation augmente + disparition des abeilles = multiplication des falsifications
Règlementation
Dans le droit français (décret 2003-587, dit « décret miel ») voici comment est défini le miel :
« Le miel est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche. »
Donc pas d’ambiguïté, le miel désigne un produit issu de la ruche, sans aucun ajout. Tout ajout de sirop de sucre est donc bien une fraude.
Mais en vrai ?
Des analyses réalisées fin 2015, démontraient déjà que 32 % des miels analysés présentaient une non-conformité soupçonnée ou avérée.
Les astuces des industriels : mélanger les miels de plusieurs pays. Pour reconnaitre ces pots de miel, sur leur étiquette, aucune indication florale à part « toutes fleurs » ni d’origine géographique. La mention la plus courante est « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE »… Difficile de faire moins précis. Hors UE … c’est à dire le plus souvent provenance chinoise.
En effet, la Chine est le principal exportateur de miel dans le monde. Depuis 2007, les exportations de miel d’Asie auraient augmenté de 196 %, alors que dans le même temps le nombre de ruches n’auraient augmenté que de 13 %. Sauf si les abeilles asiatiques, et en particulier chinoises, soient devenues très productives, la différence est couverte par la dilution du miel avec un certain % d’eau sucrée (les sirops). Cette méthode frauduleuse permet aussi de proposer les prix les plus bas.
Si vous voulez un miel de bonne qualité :
♥ soit vous l’achetez en magasin, en privilégiant les miels ayant une origine florale et géographique précise. Évitez d’acheter les miels portant la mention « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE ».
♥ soit vous l’achetez en direct auprès des apiculteurs, cela permet d’avoir un type (miel de lavande, châtaignier, acacia, sapin) et une origine précise, mais attention tout de même si un vendeur vous propose trop de miels. Faire cinq miels différents représente déjà un gros travail pour un apiculteur…
Remarque : Le phénylacétate d’éthyle est un arôme présent dans le miel. Il a une odeur florale et sucrée. On peut l’utiliser pour obtenir le goût du miel par exemple dans des pâtisseries, dans le pain d’épices ou dans des produits alimentaires industriels.
Et demain ?
Certains industriels chinois ne se contentent pas de frauder le miel en rajoutant de l’eau. Ils créent artificiellement du miel de synthèse : un mélange de sucres différents (glucose – fructose – maltose – iso maltose …), de l’acide gluconique (normalement produit par les abeilles), des enzymes, de l’eau. Mélangez le tout et chauffer. Le faux miel est prêt et lors des analyses il est conforme aux critères légaux.
Ainsi, il est déjà possible de fabriquer une substance semblable au miel, ayant une composition et un goût très ressemblant, mais ce n’est pas du miel.
En Europe, il est interdit de commercialiser ces produits sous le nom de miel, mais pas sur d’autres continents, notamment en Asie. Soyons vigilants pour que ces produits ne soient pas autorisés chez nous.
Et au-delà de la production du miel, les abeilles ont une mission bien plus importante. Ce sont elles qui permettent en grande partie la pollinisation des fleurs. « En cas de disparition, il ne saurait y avoir de production de graines ou de fruits essentiels à notre alimentation » (source INRA).